Jason Rüesch et Coralie Bentz vainqueurs de La Transjurassienne 2023
Le Suisse Jason Rüesch et la Française Coralie Bentz ont remporté dimanche La Transjurassienne, après 50 km tracés entre Lamoura et Les Rousses, dans les splendides paysages des Montagnes du Jura. Avec près de 4 000 participants, la 44e édition de La Transju’, inondée pendant deux jours par un soleil éclatant, est un succès.
À retenir :
. Victoires de Jason Rüesch et Coralie Bentz sur La Transjurassienne
. Maurice Manificat, deuxième et heureux de son retour à la compétition
. Anaïs Bescond dans le top 10 féminin
. Un bilan positif avec près de 4 000 participants et le soulagement d’avoir pu maintenir l’événement
. 60 skieurs solidaires de l’association « Skier pour Elles »
Les premières fois ne s’oublient jamais, paraît-il. Jason Rüesch et Coralie Bentz ne diront probablement pas le contraire. Pour la première fois au départ de La Transjurassienne, le Suisse et la Française ont dominé tous leurs adversaires pour aller inscrire leur nom au prestigieux palmarès de l’épreuve, au terme d’un parcours ramené à 50 km (au lieu de 70), en raison des conditions d’enneigement, mais très exigeant avec un dénivelé positif de 855 m.
Membre de l’équipe Suisse aux Jeux olympiques de Pékin (17e du 50 km skating mass-start, 27e du skiathlon) et aux championnats du monde 2017, 2019 et 2021 avec pour meilleurs résultats une 11e place aux Mondiaux 2021 sur le 50 km et des 4e et 5e places avec le relais en 2017 et 2021, Rüesch ne cachait pas son bonheur. « C’est toujours spécial de passer une ligne d’arrivée en tête, confie le Suisse de 28 ans, déjà deuxième la semaine dernière d’une épreuve de 42 km en Italie et présent aux Rousses le 27 janvier pour l’épreuve Coupe du monde (58e du 10 km). Cette victoire est belle surtout aujourd’hui où il y avait un super plateau avec des grands champions. Ça a été très dur au début de la course où ça a attaqué très fort. J’étais vraiment à la limite, pas loin de lâcher. J’ai juste essayé de suivre. Mais à la fin, face au vent, j’avais de bonnes jambes. J’ai attendu et placé une attaque à 100 m. Même si je viens souvent dans le Jura, notamment en préparation à Prémanon, c’était ma première Transju’. C’est vraiment une super course avec une atmosphère folle, beaucoup de monde tout au long de la piste, un peu comme en Coupe du monde. J’aime la France ! »
Maurice Manificat : « C’est sûr, je reviendrai »
« On verra, on verra… » Sur la ligne de départ tracée à la Combe du Lac de Lamoura, Maurice Manificat laissait encore planer le doute sur ses intentions. De retour à la compétition après plusieurs semaines à soigner plusieurs maladies (bronchite infectieuse et une sinusite), le membre de l’équipe de France, en préparation pour les championnats du monde de Planica à la fin du mois, où il disputera le 15 km skate individuel, ne voulait pas trop se projeter. Moins de deux heures plus tard, sur la ligne d’arrivée, le Français de 36 ans avait sa réponse. « C’était vraiment sympa avec une belle ambiance, note le vice-champion du monde du 15 km libre en 2015, sept fois médaillé de bronze en relais aux Jeux olympiques (4 fois) et aux Mondiaux (3 fois). Dans la forêt du Massacre, Arnaud Chautemps est parti seul. Je suis passé devant pour essayer de limiter un peu l’écart. Le peloton s’est reformé. Dans la Sambine j’ai essayé de partir avec mon coéquipier Gérard Agnellet mais on glissait un peu moins. Ça s’est à nouveau regroupé. Le parcours très cassant a écrémé un peu. Sur la fin, je n’ai pas été assez patient. J’ai sous-estimé le vent. Je suis parti à 2 kilomètres mais c’était trop loin. Malgré une bonne attaque, Jason m’a emboîté le pas. On a fait un petit trou et on ne pouvait plus se relâcher même si j’avais conscience d’avoir fait une erreur. Et effectivement, il me fait le sprint à 100 m de la ligne. » Malgré cette deuxième place, Manificat se montrait satisfait de sa journée. « J’étais là pour prendre des repères, faire une séance d’intensité et faire monter le cardio, c’est fait ! Les longues distances, toutes ces courses populaires, c’est l’esprit du ski de fond. Celui où on part d’un point A pour aller à un point B. Tous les fondeurs, même sur la Coupe du monde, adorent ça. On rencontre le public, les amateurs qui font le ski de fond. C’est une très belle expérience, et c’est sûr, je reviendrai. »
Présent sur le circuit Coupe du monde principalement sur les épreuves de sprint, Arnaud Chautemps, membre du club de La Féclaz, 26 ans, complète le podium, une seconde devant Gérard Agnellet. Vainqueur l’an dernier, Émilien Louvrier a connu une journée plus délicate et a préféré abandonner.
Coralie Bentz en tête du début à la fin :
Dans la course féminine Coralie Bentz, 26 ans, s’est imposée après avoir pointé en tête à chaque temps intermédiaire. « J’étais venue pour gagner, sourit la Française, présente avec l’équipe de France aux derniers Jeux olympiques de Pékin. J’avais fait une longue distance la semaine dernière pour prendre des repères. J’ai d’abord veillé à rester au contact avec les autres filles car dans les courses au milieu des garçons il peut y avoir des cassures. Mais je n’ai jamais été trop dans le rouge sauf à la fin où il était temps d’arriver. Finalement 50 km ça m’allait bien ! Je n’avais pas vraiment prévu de partir à Prémanon mais il y avait une petite cassure. J’ai un peu hésité car c’est quand même long et il y avait du vent. Mais je me suis dit, allez tu as les planches, une bonne glisse, il faut y aller. » Choix gagnant. « Ça fait super plaisir. Mon copain a déjà la petite cloche mais je voulais avoir la grosse, c’est un beau cadeau. La Transju’ c’est mythique. » Longtemps en tête avec Bentz, Emilie Bulle prend la deuxième place, suivie de l’Américaine Katie Feldman. Tenante du titre, Céline Choppard-Lallier finit au pied du podium.
La biathlète Anaïs Bescond, 10e féminine :
Championne olympique de relais mixte en 2018, Anais Bescond, déjà présente au début du mois auprès des jeunes de la Transju’ Jeunes, a pris une belle dixième place de la course féminine (2h20’08’’). Une vraie performance au regard d’une forme très relative. « Je suis bien contente d’avoir terminé ma première Transjurassienne, explique-t-elle. L’ambiance et l’organisation étaient top. Merci d’ailleurs aux organisateurs de l’avoir maintenue. J’ai fait des cauchemars toute la nuit en me disant que je n’étais vraiment pas en état de faire la course après être restée couchée 48 heures. Au départ, je me suis dit je skie pour voir comment ça va et on verra si je dois m’arrêter. Mais je n’ai pas du tout eu envie de m’arrêter. La Transju’ c’est important dans ma vie, c’est une tradition chez nous et je reviendrai avec grand plaisir. » Célia Aymonier (médaillée de bronze avec le relais féminin aux Mondiaux 2017) et Simon Desthieux (champion olympique du relais mixte à Pyeongchang en 2018 et champion du monde du relais masculin en 2020) ont franchi la ligne ensemble après 2h29’ d’effort.
À noter également la 57e place de l’ultra-traileur Xavier Thévenard (triple vainqueur de l’UTMB), en 2h08’47’’, la bonne performance de Camille Bruyas, également spécialiste de l’ultra trail, 33e féminine ou encore le bon chrono de Jérome Coppel (champion de France de contre-la-montre 2015), en 2h13’09’’ (88e). Les skippers Aurélien Ducroz, ancien champion du monde de ski freestyle, et Ian Lipinski, terminent en 3h34’. Tandis que la Championne olympique de VTT 2012, Julie Bresset coupe la ligne après un peu plus de 4 heures de course.
« Un bilan ultra positif » :
Avec près de 4 000 participants sur l’ensemble des épreuves malgré les incertitudes météorologiques des dernières semaines, l’édition 2023 de la Transju’ est un succès. « Le bilan est ultra positif, se réjouit Pierre-Albert Vandel, président de Trans’Organisation. Déjà car nous avons pu maintenir la course. Il faut souligner tout le travail réalisé par les pisteurs, un vrai travail d’orfèvre. Sans eux, il n’y aurait pas eu de Transju’. Depuis une semaine ce n’était pas gagné. Il y avait très peu de neige à récupérer aux abords de la piste. Avec la météo à venir, nous sommes passés tout juste. Le public est là, on voit sur les sourires à l’arrivée que les coureurs sont contents. Cette édition est une belle réussite. » Satisfaction aussi de constater chaque année la fidélité des passionnés à ce rendez-vous. « La Transju’ est inscrite dans le patrimoine du territoire et dans celui du ski nordique en France, poursuit-il. Les gens ont à cœur de participer. C’est un événement qui a son importance d’un point de vue social et sociétal. Il faut continuer à entretenir cette cohésion sociale. Il ne faut surtout pas casser ce besoin que les gens ont de se retrouver. »
Démarche solidaire avec l’association de « Skier pour elles » :
Présente sur la Transju’ depuis plus de dix ans, l’association « Skier pour elles », soutenue par Marie-Pierre Guilbaud, directrice de course de la Transju’, était à nouveau au rendez-vous. Samedi, sur les épreuves classiques, une soixantaine de ses représentants était au départ. « Nous sommes une association qui a treize ans avec pour vocation la prévention par le sport et le financement des programmes d’activités adaptées pour les femmes à l’hôpital en soin contre des cancers, explique Sophie Moreau, présidente de l’association « Running pour Elles », à l’origine de cette présence. L’idée est de faire de la prévention dans le milieu rural, notamment ici dans le massif du Jura, et de sensibiliser les gens à la prévention par le sport en courant, en skiant etc. Cela fait plus de dix ans que nous sommes présents sur la Transju’. C’est important d’être ici pour donner un côté solidaire à cette grande manifestation internationale car le cancer n’a pas de frontières. »
Classements :
Transjurassienne :
HOMMES
1. Jason Rüesch (SUI), 1h53’40’’
2. Maurice Manificat (FRA) (Haute-Savoie Nordic Team), à 5’’
3. Arnaud Chautemps (FRA), à 8’’
FEMMES
1. Coralie Bentz (FRA) (Haute-Savoie Nordic Team), 2h05’53’’ (36e au scratch)
2. Émilie Bulle (FRA) (Team Vercors Isère), à 56’’
3. Katie Feldman (USA) (Sun Valley SEF/BSV), à 2’53
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